Chères Hiboux,
Je vous conte ma mini détox numérique !
Pendant ce long week-end de pâques, j’ai quitté les réseaux sociaux du vendredi soir au mardi matin ! Rien de bien impressionnant diront certains, un pas énoooorme pour moi !
Je suis une très bonne candidate pour la machinerie hypnotique des flux d’actualité, des liens, des vidéos, des blogs, etc… Bref, cela a représenté un challenge personnel et je suis heureuse d’y être arrivée !
Voici quelques une de mes réflexions à ce sujet :
1. Le chemin automatique du doigt
Lorsque je débloquais mon téléphone portable pour utiliser le minuteur ou envoyer un message à quelqu’un, je me suis rendue compte que mon doigt allait très (trop) naturellement vers les applications des réseaux sociaux. Je me surprenais à vouloir cliquer dessus et devoir me retenir alors que je ne touchais pas à mon téléphone pour cette raison !
Mon corps est conditionné à ouvrir certaines apps, plus que d’autres… Et le votre ? Observez-vous et déplacez les applications qui vous rendent accro sur votre écran. Cela peut-être des jeux, des réseaux sociaux, votre compte bancaire ou votre boîte email… chacun a ses petits tocs !
2. Le mal-être de ne pas être à l’affût des derniers posts
J’ai ressenti le samedi matin, premier jour de déconnexion, une certaine gêne à ne pas aller consulter les dernières nouvelles, ne pas savoir si on a "liké" mes posts ou visité mon profil, etc… Ce processus intellectuel est celui utilisé dans les Casinos pour rendre accro les joueurs à rejouer tout le temps : à chaque connexion on a gagné des likes ou pas mais nous avons besoin de connaître cette récompense aléatoire, néanmoins réelle une fois sur… quarante ?
Donc oui, clairement, je suis sujette à cette manipulation mentale qui crée des comportements addictifs.
Le point positif est qu'après m'être raisonnée j'ai ressenti beaucoup de liberté, de sérénité et de légèreté ! J'étais libre de l'avis des autres et de me comparer inconsciemment constamment !!
3. De l’espace pour l’ennui : de la passivité à l’activité
Je me suis surprise à m’ennuyer et ne pas savoir quoi faire. Bon jusque là… rien d’extraordinaire ! Mais au lieu d’aller flâner sur les réseaux j’ai dû trouver d’autres activités. Cela m’a permis de regarder par la fenêtre et d’aller jardiner, cuisiner, m’occuper de mon petit nid pour le rendre agréable, propre et confortable.
Se couper des réseaux libèrent vachement la femme hein ? Et bien, je pense que chacun a ses occupations. Si j’avais été musicienne, j’aurai surement pris mon instrument. Si mon mur à macramé était installé dans mon atelier, je serai aller tisser. C’est d’ailleurs une super idée ça !
Dans un bouquin intitulé How I broke with my phone, l’autrice avait cette réflexion :
Un américain passe 4h par jour en moyenne sur un écran pour son plaisir personnel. Si nous passions 4h par jour derrière un piano, nous serions pas loin d’être toutes et tous des Mozart !
Je trouve cette pensée encourageante, nos écrans quels qu’ils soient nous ratatinent le corps et le cerveau. Nous, Humain, sommes programmés pour s’économiser : on ne sait pas de quoi demain est fait. C’est une loi naturelle que certaines religions ont détourné pour nous faire culpabiliser de glander : oui je fais des raccourcis mais suivez mon raisonnement : s’hypnotiser devant un écran est bien moins compliqué que d’apprendre à jouer du piano, ou plus reposant que de jardiner et plus propre que de cuisiner. C’est en ce point là que je pense que le monde numérique joue avec cette loi naturelle pour nous rapetisser intellectuellement et physiquement.
Sur internet ou à la Tv on peut s’instruire : certes. Mais nous ne bougeons pas pour autant nos cul-culs de nos sièges. Nous n’intégrons pas physiquement ce que l’on y apprend : on écrit plus avec la main, on ne se déplace pas à la déchèterie pour en apprendre plus sur le tri mais on regard une vidéo. On ne crée pas une jardinière d’aromatiques en se salissant les mains, sentant la terre, portant des choses lourdes ou encore on ne crée pas des bijoux de nos propres doigts pour travailler la motricité, la vue, la créativité ou on ne construit pas des maisons en lego avec des calculs et de l’ingénierie primaire en empilant des briques qu’explosent des monstres virtuels dans les 5 minutes qui suivent.
Nous sommes des êtres passifs qui ne digérons plus les données matérielles que notre corps auraient pu rencontrer dans une journée.
Et ça m’a sauté aux yeux durant ce week-end de Pâques !
4. Le vampire énergétique
La dernière réflexion sur cette coupure électronique est cette sensation de gain d’énergie disponible que j’ai pu retrouver.
Dès le matin, je n’ai plus consulté mes notifications, likes, et autres comptes que je suis. Je n’ai pas comparé mon petit dèj avec celui des autres, je n’ai pas mis mes yeux sur un écran et j’ai retrouvé une certaine pulsation de vie : de l’énergie disponible.
Plus j’avance en âge, (plus je deviens un dinosaure), plus je ressens cette emprise énergétique que peuvent avoir les écrans sur mon cerveau et mes capacités intellectuelles.
Ma disponibilité intellectuelle est plus faible lorsque je consulte les réseaux et emmagasine un million d’infos en 1h.
Rendez-vous compte qu’avant l’ère numérique, les humains lisaient le journal et avaient accès à un certain montant d’informations plutôt locales d’ailleurs. Ils allaient travailler à leur rythme sur du papier, écrivaient sur du papier avec un stylo plume certainement, se relisaient et vivaient bien plus lentement que nous qui tapons sur un clavier, consultons nos mails dès qu’ils pointent le bout du nez sur l’ordinateur, répondons par texto à notre mère qui demande si on vient déjeuner dimanche et notons dans nos notes de ne pas oublier telle course, etc… tout ça en même temps ! Parce que l’outil numérique est là pour nous libérer du temps et nous rendre plus efficace, optimale, performante.
La quantité d’informations disponibles sur Internet est pharaonique, la quantité d’infos sur les réseaux est exponentielle et saute du coq à l’âne. Nous emmagasinons un tel flux d’images, de vidéos, de sons, de textes, de sujets, de connaissances que nous sommes épuisées.
Le slogan de Moulinex dans les années 60 disait :
« Moulinex libère la femme !»
Elle ne passera moins de temps dans la cuisine si elle utilise des robot culinaire !
C’est un peu pareil avec l’outil numérique : c’est formidable mais vampirisant en même temps.
Testez et faites attention à votre niveau d’énergie avant de consulter les réseaux et après !
Et dites-moi en commentaire ce que vous ressentez ! Ou si vous avez fait une détox numérique également, quels bénéfices en avez-vous tiré ?
Prenez bien soin de vous,
Bénédicte
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